samedi 30 avril 2011

Mondolkiri, le trekking à dos d'éléphants

Après Siem Reap et la chaleur des plaines, nous rêvions de fraicheur et décidons de continuer notre route vers les montagnes de l’Est sauvage. Direction Mondolkiri et plus précisément la ville de Sem Monorom : 7000 habitants, 2 hab/km², on se croirait au bout du monde.
A Sem Monorom, 2 petits lacs qui lui ont valu le nom un peu exagéré de « La Suisse du Cambodge ». Après une petite baignade dans la cascade du coin, nous décidons de partir faire un trek à dos d’éléphant.





Nous découvrons la jungle, c’est magnifique mais terrifiant à la fois. On se croirait en Tasmanie. (Enfin j’imagine que la Tasmanie ça doit être comme ça). On entend toutes sortes de bruits d’animaux sans savoir d’où ils viennent. (Petite pensée pour Ingrid Betancourt, ça a du être un cauchemar). Heureusement que l’on est sur le dos de notre bon gros éléphant qui nous trimbale dans notre petite cagette, brinquebalants et les jambes toutes tordues.
Après 2h d’éléphants, nous nous arrêtons pour déjeuner dans une petite cascade où nous nous baignerons avec Dave and Pete, un petit couple d’anglais portants le même maillot violet fluo qui nous fait bien rire. Après nous être baignés les éléphants arrivent et nous découvrons qu’eux aussi, se baignent dans cette même eau tous les jours … On fera un check up globale de notre santé à notre retour ! La baignade était néanmoins géniale et le cadre également, on en gardera un bon souvenir.

  





      

Enfin, la déforestation est un vrai fléau ici et en bonne écologiste que je suis, je me dois de vous faire un petit topo pour vous sensibiliser à ce sujet. Le Cambodge a l'un des pires taux de déforestion au monde et ce taux continue d'augmenter. La couverture forestière du pays a diminué de 29% entre 2000 et 2005. Le bois est beaucoup utilisé dans les maisons. Il constitue 96% des besoins en énergie. De plus, l'économie du Cambodge dépend en partie de la déforestation illégale. Elle ramènerait plus de deux millions de dollars par année au premier ministre Hun Sen et au ministre de l’agriculture. Le premier ministre aurait une milice privée de 6000 hommes qui s’occuperait du trafic illégal de bois. Il serait également entouré de sa famille pour ce trafic.

En conséquence, la déforestation détruit les habitats des peuples autochtones et ceux des animaux. D'où une baisse de la biodiversité. (ça vous vous en doutiez). Environ un million de personnes meurent par empoisonnement à cause des émanations de fumée des foyers.

C'est une des priorités du Cambodge de s'armer de fours et de foyers meilleurs et plus économes en bois. Les cambodgiens utiliseraient alors moins de bois et diminueraient la quantité de CO2 dans l’air.

Fin de la parenthèse, BRAVO pour la lecture !

Petite image pour marquer les esprits

 

Kompong Cham et son pont de bambou

Bienvenue à Kompong Cham, ville pauvre et dénuée de réel intérêt mis à part le pont en Bambou qui est folklorique ! L’hôtel à 4 dollars que nous avions choisi était dégueulasse, infesté d’insectes et des toilettes turques à la limite du nauséabonde. Le soir même, nous décidons de partir pour un autre hôtel à 7 dollars proposant un lit propre.
Les 3 touristes présents dans la ville se reconnaissent tout de suite et l’échange est presque automatique. Cool ! Un couple d’Australiens. Après des échanges chaleureux on part découvrir le pont en bambou capable, on ne sait comment, de supporter le poids des 4*4 de 2 tonnes sans s’effondrer.
L’île en face est charmante. A vélo des enfants nous emmènent chez eux et la famille nous accueille avec largesse. Thé et fruits à volonté. On se montre nos photos respectives. Mais l’échange ne va pas plus loin faute de langue commune. Eux vivant dans leur paillote en bois avec, pour seule richesse matérielle, leur pagode, leur moto et quelques fruits, nous, notre niveau de vie et notre esprit de consommation dernière génération. C’est surprenant. Même si l’on en a conscience avant de venir, l’observer est tout autre chose. Un monde nous sépare. Mais le chemin du développement arrive à grands pas, pour le meilleur et pour le pire.






Quelques remarques générales pour finir sur les Cambodgiens, la plupart venant des cambodgiens que nous avons rencontrés :

- Les cambodgiennes et cambodgiens sont très beaux
- Ils ne sont pas très respectueux de leur environnement et la pollution commence à devenir visible
- Très commerçants, ils n'hésitent pas à mentir pour arriver à leur fin
- Ils éviteront toujours les confrontations directes
- Ils sont rancuniers
- Ils sont assez influençables et adorent le commérage
- Ils adorent le volley et le badbinton


dimanche 24 avril 2011

Siem Reap et les temples d'Angkor

Ce qui est à suivre est destiné à Papa et Maman qui suivent avec excitation, rigueur et dévouement notre périple ;)

Siem Reap se distingue par la grandeur de ses temples. Il ne reste pour la plupart que des ruines mais celles-ci permettent d’apprécier tout le génie et l’efficacité de la période Angkorienne qui dominait toute l’Asie du Sud-Est, principalement de 802 à 1432, et mêlant des phases de déclin à des périodes prospères. D’abord de religion Hindouiste où l’on adorait les 3 Dieux principaux Brahman (Dieu créateur à l’origine de tout), Vishnou (Dieu qui ordonne le monde) et Shiva (Dieu destructeur), le Cambodge s’orienta progressivement grâce à ses Dieu-roi convertis vers le Bouddhisme.




Nous décidons de passer une journée entière allant de temple à temple, les sites principaux s’étendant sur une dizaine de kilomètres. Eglantine avait voulu prendre un Tuk-Tuk peu cher, $ 12 la journée, en passant par l’hôtel, mais on ne le rencontra que le lendemain matin. Levés 4h30, les zig-zag du Tuk-Tuk nous donnent la nausée et des frayeurs. « Are you drunk ? » lui demandai-je d’une voix encore endormie après lui avoir demandé de stopper le Tuk-Tuk. Finalement il nous expliqua que son charriot n’était pas droit, d’où les écarts de conduite… Bref après 5h de visite, à 10h du matin, et sortant du dernier temple, on s’attendait à le retrouver comme prévu sur le lieu de rendez-vous. Ce « couillon » nous avait laissé, sans toucher sa paye, et nous avons dû marcher 1h avec une température qui vous fait dégouliner de sueur en 2 minutes. Nous étions les stéréotypes des parfaits touristes, blancs comme neige, bob sur la tête et sac à dos bien ficelé, on ne pouvait pas nous rater avec notre démarche complètement désorientée à faire des tours de temple et de parking pour nous rendre compte qu’il s’était bel et bien tiré.  

Finalement nous avons retrouvé un conducteur pour nous ramener à l’ombre à cette heure de la journée. Ayant économisé de ce fait de l’argent, merci Eglantine, nous avons décidé de prendre un guide pour l’après-midi et un autre Tuk-Tuk très sympathique qui acceptait tous nos caprices et nos prix de radin. En anglais nous avons appris des tas de choses et nous avons fini par discuter de la vie Cambodgienne, des mariages, de la condition féminine et de la France sous un coucher de soleil à couper le souffle assis sur les marches du fabuleux temple d’Angkor Vat.






Le village flottant

Voici quelques photos du village flottant entre Battambang et Siem Reap.




9h c'était peut être un peu long, mais on au moins on s'en souviendra !

Battambang et le bamboo train


Nous sommes le 13 Avril, c’est le nouvel an Khmer ! Cette fête de 3 jours est dignement célébrée. Il s’agit généralement des seuls jours de vacances de l’année pour les cambodgiens.
Pour la nouvelle année, les familles cambodgiennes préparent traditionnellement une table garnie avec une grande variété de fleurs (la fleur de lotus est un favori), des fruits et d'autres objets sacrés pour faire bon accueil au nouveau "Tevada" (l'ange gardien) qui remplace le précédent.
Le matin du premier jour du nouvel an, la plupart des Khmers disposent la nourriture devant leur porte pour l’offrir aux Dieux et être ainsi bénis. Les vieilles personnes méditent ou prient le Dharma parce qu'elles croient que n'importe quel ange qui vient à leurs maisons à ce moment-là restera avec elles et prendra soin de leur famille pendant toute l'année.
Les enfants prennent d'assaut les rues en projetant de la poudre blanche et des bombes à eau sur les passants. Jean et moi en avons fait les frais ! Nous voici bénis pour la nouvelle année !
Le soir, nous sommes invités à danser au milieu de la rue avec un groupe de jeunes cambodgiens. Quelques passes de rock pour finir la soirée et leur en mettre plein la vue :)







Le Bamboo Train




La Bamboo Train restera surement l’expérience ferroviaire la plus mémorable de notre vie. Le bamboo train se compose d’un plateau de bois long de 3 m, entièrement couvert de fines lattes de bambou. Le train roule à 15 km/h. C’est ainsi que nous avons traversé les rizières de Battambang, asséchées à cette période de l’année.



La campagne de Battambang

Les petits tubes de bambou sont remplis de riz gluants et sucrés. Pas mal !




Ces petits feuilles blanches sont les feuilles qui enroulent les rouleaux de printemps. Il faut environ 3h pour la production de 100 feuilles de papiers, les 100 feuilles sont ensuite vendues pour 1 dollar. On vous laisse imaginer le niveau de vie de ces habitants.






Notre séjour à la Villa

Voulez vous voir à quoi ressemblent les anciennes maisons coloniales ? Allons y bim bam boum ! Quelques photos de notre dernier hôtel (promis les parents on ne se fait pas ça tous les jours)  



Kampot et le marché cambodgien

Découverte des marchés cambodgiens et dégustations de nouveaux plats très spéciaux ! Nous mangeons généralement riz ou noodles accompagnés de bœuf (oh que ça fait du bien après l’Inde !), jambon ou poulet. La nourriture est délicieusement assaisonnés, beaucoup de sucré-salé, des fruits succulents et des desserts hors du commun : au riz, toujours ! Du riz et encore du riz ! Mais on se régale ! Enfin moi je me régale, Jean moins et craque pour un steak-frite de temps en temps.




Le cambodge moderne...




Découverte du monde rural, de ses rizières et de ses grottes anciennes.





Jean se fait des copains.




lundi 18 avril 2011

Kep et son île Koh Tonsay


Kep et son petit port aux crabes. Le thé du matin à 5h30 avec les pêcheurs était très sympathique malgré une communication quelque peu difficile !

   




Koh Tonsay : l'île paradisiaque

       


    

Phnom Penh d’abord !

En raison de la chaleur étouffante (les gens du nord n’aiment pas la chaleur) voici notre rythme de vie : lever 5h, visite jusque 11h puis pause déjeuner jusque 15h30. Nous suivons le mode de vie des asiatiques et nous voici, dès le 2ème jour à 5h30 sur le Tonlé Sap, rivière de la capitale, en train de suivre un cours de gymnastique sur une techno asiatique des années 60s. Mémorable !





Moins amusant, Phnom Penh c’est également l’occasion pour nous d’en apprendre plus sur l’histoire des cambodgiens et notamment la tragédie des Khmers rouges. Petit rappel historique, promis ce ne sera pas long…

Les khmers rouges sont arrivés au pouvoir en 1975 menés par le futur dictateur Pol Pot. En 4 ans de règne, 1 quart de la population a été éliminée, soit 2 millions de personnes. Les cambodgiens étaient envoyés dans des camps forcés à travailler 15h par jour pour mener à  bien la doctrine communiste, interdiction de manger si le travail n’était pas fini, interdiction d’être malade, interdiction de parler, de se plaindre. Sinon c’était les coups de fouets ou la mort. Quant aux opposants au régime, intellectuels, hommes, femmes,  à lunettes ou anglophones,  ils étaient envoyés dans le quartier du S 21 à Phnom Penh pour être torturés. La potence était le moyen que les Khmers utilisaient pour procéder aux interrogatoires. Le principe : les hommes étaient pendus jusqu’à perdre connaissance. Alors, on leur plongeait la tête dans des seaux de sang ou d’eau immonde. L’individu reprenait alors connaissance et l’interrogatoire pouvait se poursuivre. Le reste de la journée, ils étaient attachés à leur lit (mains et pieds) par des anneaux de fer ou entassés dans des cages sombres. Les Khmers ont été forcés de quitter le pouvoir en 1979, date à laquelle les vietnamiens sont venus en aide aux cambodgiens. Aujourd’hui, chaque cambodgien garde la mémoire d’un parent, voisin ou ami tué par les Khmers rouges.






Nous décidons de sortir le soir pour découvrir la vie nocturne cambodgienne. Nous nous retrouvons dans un bar hip hop cambodgien à déguster nos noodles habituelles. Au cours du repas, abracadabra, la musique s’arrête, roulement de tambour et un serveur vient nous demander de monter sur scène. (On se dit, ok c’est parce qu’on est les seules blancs de la soirée ils vont nous demander de danser – les cambodgiens adorent la danse -) Pas du tout, ils nous donnent simplement un ticket, nous venons de remporter le gros lot de la soirée : un bidon de 10L de bières ! Nous resterons finalement un peu plus longtemps que prévu à cette soirée et ferons connaissance avec les cambodgiens.